Samadhy (sammy)

La Mascotte Phénix, vexée, choisit de ne plus parler qu'à Samadhy:

- En ce cas, messire, vous m'excuserez de ne point m'être rappelé de vous. Ma mémoire ne stocke généralement que les bravades m'étant adressées...

Il appuya sur le terme "bravades"...

- ...afin que je puisse corriger les insultants...

Puis sur le terme "corriger". Il lança un coup d'œil rapide à ThoRUMAN.

- Mais enfin, je me souviens au moins de mon rôle, ici. C'est toujours cela, n'est-ce pas ?

Après avoir écouté le pourquoi du comment, après avoir pu me faire une mince idée du personnage que représentait Samadhy.. Je décidais d'intervenir.

Bien le bonjour dis-je sortant enfin de la pénombre qui régnait dans un coin.

J'ai entendu et surtout écouté attentivement mes chers compagnons. Aucune grande éloge à votre égard si je puis me permettre.. Triste tentative de revenir parmis ceux que vous avez délaissé!

Je ne vous connais point.. Et je dois donc me fier aux jugements qui me sont rapportés..

Malheureusement pour vous, je crains ou je fais bien de devoir suivre la majorité !

Je m'oppose donc à cette demande!

J'espère que vous pourrez trouver votre bonheur dans une nouvelle alliance qui ne connait pas votre passé douteux et reconstruire une réputation qui nous fera regretter ce choix!

Cela ne tient qu'à vous! Bonne chance!

Calarenne répondit, amusé, au sourire que lui avait adresser la Demi Elfe. C’était un sourire franc, plein et entier, qui ne faisait qu’accentuée la dureté et la noblesse, mêlée de beauté, qui y était cachée. Même si il voyait le charme des deux femmes, il n’était pas homme à se laisser troubler, encore moins à y succomber. A vrai dire, ce n’était pas vraiment un Homme, avec un grand H... Et si belles que soient les dames de se monde, jamais aucune, dans toute l’infinité des mondes, ne pourrait égaler sa chère sœur... Non, pour lui le charme et la douceur des femmes étaient de petites choses agréables, qui rendaient se monde intéressant, comme la beauté du soleil couchant, la délicatesse de la fleur solitaire, ou l’infinité si profonde de la mer...

Oui, c’étaient de telle chose qui faisaient qu’il pouvait encore trouver quelque plaisir à résider dans se monde si morne, emplit tout entier du fracas des batailles. Il semblait que le flot de sang ne devait jamais se tarir, que le ballet de la Mort ne devait jamais s’arrêter et que l’océan de larmes ne devait jamais cesser de s’emplir, en Orkandia sous le ciel. Car il n’était point un fou de guerre, un acharné de bataille, malgré le nombre de combat qu’il avait eu a disputé. Il pouvait mener des armées entières à la victoire ou à la mort sans avoir le moindre scrupule, mais de lui-même, il serait volontiers rester derrières les murs de sa Cité, à vivre simplement de la production de ses gens.

Il n’en était pas ainsi toutefois, et ce postulant était là pour lui rappeler. En se fiant à la pure logique, il n’y avait aucune raison de refuser une seconde chance à cet homme. Après tout, son propre frère avait autrefois quitté cette Guilde, avant de la rejoindre de nouveau... Pourtant, la logique n’aurait pas de part ici : Ellianne avait décidée, il en serait donc ainsi, puisque son aîné avait jugé bon de faire d’elle son Elue... Chaque jour que Chaos lui accordait sur cette terre, l’Intendant se demandait pourquoi il avait fait ça, et à chaque fois, il ne trouvait pas de réponse... N’empêche que, encore une fois, c’était lui, Calarenne, qui subissait le fléau qu’avait déchaîner son frère !

En parlant de fléau... La fillette c’était approchée de la Mascotte du Phénix sans faire de bruit, comme quoi elle pouvait être silencieuse et discrète quand elle le voulait, et on pouvait présager du pire à l’expression de son joli visage de petite fille bien sage... Elle avait complètement oubliée l’elfe venu demander la grâce de réintégrer les rangs de l’alliance, considérant que puisque Calarenne était parti exécutée sa volonté, se serait forcément fait... Ô douce certitude naïve d’une gamine ! Elle fini par arrivée derrière Lupus de Lorraine, et fit semblant d’attendre là avec une expression « je suis mimi et je suis sage » inscrite sur les traits...

L’Intendant, lui, inclina la tête devant les deux femmes, s’apprêtant visiblement à reprendre la parole pour réagir aux dernières interventions.

« Vous avez raisons toutes les deux, mesdames. Nous sommes en effet des gens de bien, et des gens d’honneur, non pas des naïfs que l’on peut abuser à loisir. C’était uniquement dans un souci d’équité que je soulignais que le don d’une seconde chance n’avait pas toujours eu des conséquences malheureuses : autrefois, la Cité d’Anok vint demander une grâce, et aujourd’hui, nous sommes, ou tout du moins j’ai l’orgueil de le croire, un membre actif et sûr de la Guilde du Phénix. »

Il sourit, sans fausse modestie. Il savait que ses armées prenaient une part active dans les guerres de l’alliance, et il était toujours prêt à la représenter dans la langue de Dame Herpée.

« Mais une chose surtout dans vos propos est probant à mes yeux : voici que même une fillette pure et... hum... innocente, ne puisse pas placer en lui sa confiance, alors qu’elle ferait confiance à n’importe qui, et, croyez moi, je suis bien placé pour en parler... La première fois qu’elle a vu un Semi Troll, elle s’est précipitée dessus pour lui faire un câlin... pour ne citer qu’un exemple. »

Le pire, c’est qu’il disait la vérité... Bon, heureusement, ce Demi Troll était un peu fanatique et serait mort pour l’Elue, mais elle ne le savait pas la première fois...

« Et soyez assurer, Dame Sélène, que vos avis sont les bienvenus, d’autant plus que vos paroles sont sages et pleines de bon sens. »

Il inclina la tête, avant de se tourner vers l’elfe. Toute trace de gaîté avait quitté ses traits, faisant ressortir leur dureté naturelle.

« Quand à vous... Vos propos sont tout juste cohérents, et encore, par ce que j’ai eu souvent à décoder les propos de bandes d’orques sous évolués, même pour des orques... Vous parlez de Bien et de Mal comme des absolus, et vous vous dites punit par un « Dieu créateur »... Franchement, vous avez un grave problème mental, en plus d’un problème d’expression, d’un gros manque de crédibilité, et d’attirer la méfiance de l’Elue... »

Ca faisait déjà beaucoup, surtout pour l’Intendant, qui était un peu titilleux sur certaine chose, et avait de gros doute sur un type dont une fillette qui avait confiance en un gobelin ou un troll se méfiait...

« Je maintient donc ma position... Si vous avez changé, ce n’est pas en bien... Votre nom ne vient rien faire là dedans, et je vous conseille d’aller consulter un spécialiste des fous... »

Avec un dernier regard méprisant, il lui tourna le dos, et vint se placer près des autres Phénix, remarquant au passage l’arriver d’Ocelot. Il le salua d’un signe de tête et d’un mouvement de la main. Ce fut se moment que choisit Ellianne pour sauter sur le dos de Lupus pour lui faire un....

« ... Big Câlin ! »

Le dos de l'humain géant ne se courba même pas, encaissant le coup. Tout juste l'immense carcasse branla-t-elle, et la voix puissante et grave laissa échapper un grognement qui semblait un juron:

- Mgnille gnloups !!

La fillette, sur son dos, l'agaçait... Lupus était certainement le moins ouvert et le moins aimant des Phénix. Mais il savait que cette enfant était encore trop jeune, et que c'était juste une marque d'affection débordante.
Soupirant, et pas que pour Ellianne, il passa un grand bras par-dessus son épaule, attrapa d'une main l'Elue d'Anok, et tirant vers le haut la fit passer sur ses épaules. Ainsi juchée, la gamine atteignait presque le plafond, et par méfiance pour le lustre central chargé de bougies, le Lorrain plia un peu les jambes: l'étrange attelage descendit de cinquante bons centimètres, quand bien même le Lorraine mesurait, même ainsi, toujours un peu plus que la moyenne des autres hommes.

S'avançant un peu, mais pa s trop pour rester à distance du lustre, il se retourna vers les Phénix.
Ne pouvant faire autrement, il inclina juste le chef devant chacun des autres membres arrivés: Ocelot, Calarenne, Myriade, Sélène, et enfin son enfant encore trop jeune, sans doute, pour comprendre cette gestuelle.

Enfin, il se tourna vers Samadhy, considérant l'elfe; mais il s'adressait aux Phénix. Et sur ses épaules, la fillette semblait s'amuser follement.

- Chers amis...considérez cet homme. Je n'ai aucune idée de ce qui s'est exactement passé; mais je suis certain qu'il ne voulait aucunement vous blesser.
Je crois en cet être: il me semble fiable, et puissant. Si je ne me trompe, le Phénix aurait tout intérêt à disposer de lui et de ses hommes.
Quant aux notions de croyances, que ce soit en un Dieu, en un Mal, en un Bien, elles sont personnelles à chacun et chacune d'entre nous.
Pour vous, Calarenne, ce qui est bien, c'est le Chaos; alors que la plupart de ceux de ce monde pensent au contraire que le Chaos est le Mal. Pour certaines gens d'Orkandia, et je songe notamment à deux d'entre elles, qui siègent à Etemenorkia, trahison, manipulation et guerre ne sont que de BONS moyens pour arriver à leurs fins...alors que je crois aux notions de Paix, de Respect, et de Droiture...pardonnez-moi ce dernier barbarisme.

Donc, vos choix sont faits; mais si Ellianne s'approche si facilement d'un Semi-Troll, alors qu'elle est éduquée dans la Cité du Chaos, ne pourrait-t-on se demander si elle refuse ainsi, tout simplement, une autre croyance ? Que je sache, nous en sommes point une secte, mes amis.

Alors donc, maudite gamine...

Il lançait les deux mots sur un ton qui révélait son comportement bourru, d'ours...euh, de loup sauvage, à l'égard des enfants.

- ... dis-moi ce qui te pousse à refuser cet elfe ? Quelle est ta raison ?

Levant les yeux au ciel, regardant vers le plafond, il fléchit encore un peu plus les jambes, et guetta l'apparition de la masse chevelue d'au-dessus de son propre crâne.